48North a inauguré en 2018 la ferme Good Farm, dans le comté de Brant, en Ontario. La ferme possède un terrain de 4,3 millions de pieds carrés où on produit du cannabis dans les champs, en harmonie avec l’écosystème.
« En production extérieure, on est tributaire de la météo. Nous avons appris de nombreuses leçons de notre première année d’opération. » - Neil Gallant, vice-président aux opérations pour le cannabis chez 48North
Chaque entreprise a une banque génétique dans laquelle elle conserve ses meilleurs cultivars (plus communément appelés variété en français, ou « strain » en anglais). Créer cette banque génétique peut prendre des mois, voire des années.
Chez 48North, le choix de cultivars se fait en fonction de sa résistance aux conditions extérieures, qui sont plus rudes que les conditions contrôlées d’une culture intérieure ou en serre. En ce moment, l’équipe de 48North fait pousser 4 variétés différentes à la ferme Good Farm, dont le Crush vert.
Peu importe le type de production, les graines des cultivars les plus prometteurs (que ce soit pour leur résistance aux intempéries, ou encore parce qu’ils sont appréciés des consommateurs) sont plantés. Ces plants deviennent les plantes mères.
Les plantes mères sont les plants sur lesquels on va prélever les boutures. On appelle généralement la salle où on crée les plantes mères la salle de propagation. Une fois que les plantes mères sont à maturité, on peut les conserver quelques mois. Un nouveau cycle de plantes mères est toujours prêt à remplacer la génération précédente. Généralement, on prélève entre 200 et 400 boutures par mois sur une seule plante mère.
En culture extérieure, la phase de végétation se fait en partie dans une structure couverte, mais sans murs, pour les acclimater tranquillement à l’environnement extérieur. Ils ne sont pas dans des pots, mais plutôt dans des pastilles de tourbe.
Le plant d’environ 1 pied est planté directement dans le sol extérieur. Lorsqu’on parle de culture extérieure, on parle généralement d’une surface vraiment plus vaste qu’à l’intérieur. Ici, la transplantation se fait avec une machine agricole. On peut planter jusqu’à 17 000 plants par jour.
À l’étape de la floraison, les plants de cannabis peuvent être exposés à toutes sortes de choses, comme de la pluie intense, ou une sécheresse. L’équipe de travail a ajouté de nombreuses fleurs et des arbres sur le terrain pour créer un écosystème qui favorise la pousse du cannabis.
Dans le champ, on récolte moins souvent, mais en très grande quantité. La récolte se fait en deux phases par environ 25 employés à temps pleins et 25 à 50 employés temporaires. On cueille d’abord le haut de la plante, qu’on appelle les sommités, pour faire des produits de première qualité. On ramasse ensuite le bas des plants, qui serviront à produire des produits dérivés, comme l’huile ou les extractions sans-solvant.
Le séchage se fait à l’intérieur sur 10 à 14 jours, dans un bâtiment de 6 salles.
La manucure, qu’on appelle en anglais « trim », est l’une des étapes les plus cruciales du processus de culture, qui aura une grande incidence sur la qualité du produit acheté. La première phase de la manucure se fait mécaniquement, à l’aide d’une machine que l’on appelle le Mobius. Les employés prennent ensuite le relais pour s’assurer de la qualité du produit et le peaufiner.
Les producteurs sont légalement obligés, pour chaque lot qu’ils produisent, d’envoyer une certaine quantité du produit à un laboratoire indépendant certifié par Santé Canada pour faire tester le produit.
Les analyses permettent de détecter précisément toutes traces de pesticides, de bactéries, de fongicides (champignons), de solvants résiduels, de mycotoxines et de métaux lourds, comme le plomb, l’arsenic, le mercure et le cadmium. On détermine aussi le dosage des cannabinoïdes tels que le THC et le CBD, le taux d’humidité des produits et leur profil de terpènes. Pour en apprendre plus sur le sujet, cliquez ici.
Si un producteur détruit un lot qui a été jugé impropre à la consommation par le laboratoire, il doit le faire en présence d’une personne qui a obtenu une cote de sécurité auprès du gouvernement. La destruction doit être filmée et deux témoins doivent signer un document attestant que le lot a bel et bien été détruit.
Le cannabis séché est transporté dans un site de transformation de 48North situé à quelques kilomètres de la ferme pour être emballé manuellement par les employés. Dans un seul quart de travail, les employés peuvent emballer 5 000 à 6 000 contenants de format 3,5 grammes.
Lorsque le produit est emballé, les employés doivent apposer un timbre d’accise sur l’ouverture du contenant ou sur l’emballage secondaire, s’il y en a un. Tous les producteurs achètent les timbres au gouvernement fédéral, qui verse une portion des montants prélevés aux provinces où seront vendus les produits. Pour obtenir ces timbres, on doit demander une licence, qui est octroyée seulement lorsque le producteur est autorisé par Santé Canada. Plusieurs autres mesures de sécurité sont obligatoires pour produire du cannabis, comme fournir un rapport quotidien détaillé de la production.
Les producteurs prennent ensuite en charge la livraison dans toutes les succursales de la SQDC.