Le 17 octobre 2020 marque le deuxième anniversaire de la Société québécoise du cannabis. En effet, les 12 succursales de la SQDC ont officiellement ouvert leurs portes le 17 octobre 2018.
Nous vous offrons pour l’occasion un accès privilégié dans les coulisses de l’organisation en marge de cet événement historique au Québec.
Au mois de novembre 2017, le gouvernement du Québec confie à la Société des alcools du Québec (SAQ) le mandat de créer la SQDC. Moins d’un an avant l’ouverture officielle des premières boutiques! La petite équipe qui se verra confier le mandat de créer de toutes pièces un réseau de succursales puis un site Web transactionnel, et tout ce qui les entoure, aura 11 mois top chrono pour réaliser leur mandat. Le compteur est parti, l’équipe se met rapidement au travail.
Durant les mois qui suivent, la dizaine de personnes responsables de créer la SQDC, menée par Alain Brunet, président et chef de la direction de la SAQ à l’époque, et Jean-François Bergeron, qui deviendra le président et chef de la direction, se met au travail. L’équipe repère, loue et rénove les locaux commerciaux qui deviendront des succursales. On fait également l’embauche et la formation de dizaines d’employés pour les succursales.
« Nous étions une vingtaine de personnes dans cette salle qu’on a surnommé la navette spatiale à travailler d’arrache-pied! Je dirais que ça a été un sprint qui a duré 6 mois. »
- Eve Larrivée, directrice Commerce électronique
On crée un site Web, ainsi que des systèmes pour les caisses enregistreuses, pour les inventaires, pour le système de paie. Eve Larrivée se rappelle l’ambiance dans la salle spécialement dédiée aux équipes du commerce électronique, des finances, des ventes et des technologies de l’information. « Nous étions une vingtaine de personnes dans cette salle qu’on a surnommé la navette spatiale à travailler d’arrache-pied! Je dirais que ça a été un sprint qui a duré 6 mois. »
Évidemment, la SQDC signe aussi des ententes avec des fournisseurs. Geneviève Giroux, directrice, approvisionnement, gestion de produits et relations avec les fournisseurs, a eu à gérer les inventaires de produits. « Nos prévisions étaient hyper précises, mais les producteurs, qui n’avaient eu que quelques mois pour obtenir les licences nécessaires et entamer la production, ne pouvaient pas livrer les quantités souhaitées. Ils ont dû passer d’une production artisanale à une production de masse en 3 mois seulement. » À partir de ce moment, Geneviève a travaillé sept jours sur sept durant plusieurs semaines pour s’assurer que la SQDC recevrait la plus grande proportion des produits destinés au marché canadien. « Je dormais avec mon téléphone, j’appelais les producteurs quotidiennement. Je dirais que c’est la période la plus stressante de ma vie. Tellement que je me suis mise à méditer! » se rappelle-t-elle.
« on ne savait pas à quoi s’attendre, mais j’étais loin de m’imaginer que la livraison serait surveillée par deux gardes armés! C’était complètement surréaliste! »
- Paul Furfaro, directeur Opérations
Ensuite, la SQDC a commencé à recevoir les produits. D’ailleurs, Paul Furfaro, directeur des opérations, ainsi qu’Alban Troja, directeur de la succursale de la rue Saint-Hubert à Montréal, ont été les premiers au Canada à réceptionner des produits de cannabis récréatifs. Paul Furfaro s’en souvient parfaitement : « on ne savait pas à quoi s’attendre, mais j’étais loin de m’imaginer que la livraison serait surveillée par deux gardes armés! C’était complètement surréaliste! ».
Les 15 et 16 octobre, l’excitation est à son comble dans les rangs de la SQDC. On finalise les succursales, on teste sans relâche les systèmes informatiques et on fait visiter la succursale de la rue Saint-Hubert à tous les partenaires, dignitaires et médias.
Jean-François Bergeron se rappelle clairement le sentiment de fierté incroyable qui l’a envahi lors du lancement médiatique. « La succursale était remplie à craquer de médias québécois, américains et européens. Il y avait clairement un intérêt mondial entourant la légalisation du cannabis. Et la SQDC et son modèle allaient rayonner partout dans le monde. »
7 h du matin. L’équipe du commerce électronique et son partenaire, Orkestra, a les yeux rivés sur le site Web. On met le site en ligne. L’achalandage sur le site a été gigantesque. La première journée, le SQDC.ca a enregistré 450 000 visites, 27 000 comptes utilisateurs ont été créés, et il y a eu 30 000 commandes. C’est 2 000 commandes par heure. À titre comparatif, on enregistre moins de 2 000 commandes par jour sur le site actuellement.
Pour Eve Larrivée, c’est l’un des plus beaux jours de sa carrière. « Ça ne s’oublie pas. On avait tous l’impression d’accoucher du plus gros projet de notre vie professionnelle. On était prêts, on avait tout testé 100 fois. Mais on ne connaissait pas l’ampleur de la vague. »
9 h du matin. Jean-François Bergeron fait la tournée des émissions du matin depuis l’aurore. Il se rend à Salut Bonjour. Il s’en rappelle comme si c’était hier. « J’étais assis sur le plateau avec l’animateur et toute son équipe. Nous étions en direct. Et là, on montre des images des files d’attente partout au Québec. Puis le chroniquer techno entre dans SQDC.ca, en direct encore! Et rien ne flanche, tout fonctionne à merveille. J’étais tellement fier de mes équipes! »
9 h 59, rue Saint-Hubert, à Montréal. « Quand j’ai vu la file d’attente, j’étais super content et très excité, mais je savais que ça allait être chaotique. » évoque Alban Troja, directeur de la succursale. Alban a réuni les employés, il leur a donné quelques consignes et assigné une place dans la succursale. « Profitez-en, c’est un moment historique » leur a-t-il dit. À 10 h tapantes, les clients ont déferlé dans la boutique. « C’était tellement intense, j’ai une employée qui a quitté après moins de 5 minutes, c’était trop pour elle » raconte Alban.
« C’était partout pareil : l’ambiance était incroyable, et il y avait de très longues files. »
- Paul Furfaro, directeur Opérations
Paul Furfaro, le directeur des opérations, a assisté à l’ouverture de la succursale de Rosemont lui aussi. « J’étais super confiant que tout irait bien, mais c’est quand même impressionnant de voir des files de cette ampleur. Et là, au milieu de ce chaos, je réalise une chose importante : les clients de la SQDC sont agréables, pas stressés et très intéressés. » confie-t-il.
À ce moment précis, Paul a aussi compris qu’il avait visé juste sur un point : « quelques semaines avant l’ouverture, les dirigeants m’ont demandé ce qui m’empêchait de dormir la nuit. J’ai répondu sans hésiter que c’était les files d’attente. Je ne savais pas si ça allait durer 3 heures, 3 jours, ou 3 semaines. Et finalement il y en a encore, et ça continue de m’empêcher de dormir! »
Durant cette même journée, Paul a aussi visité les succursales de la rue Sainte-Catherine Ouest, au centre-ville de Montréal, de Mascouche, de Mirabel et du Marché Central. « C’était partout pareil : l’ambiance était incroyable, et il y avait de très longues files. »
À 20 h 59, il y encore des dizaines de personnes qui attendent devant chacune des 12 succursales. La majorité d’entre elles ont dû demander l’aide de la police afin de fermer les portes de façon sécuritaire.
Cette journée historique a été le début d’une belle aventure qui se poursuit encore aujourd’hui. Selon Jean-François Bergeron, la SQDC se bâtit sur du solide depuis le jour 1. « La première journée de mise en opération m’a confirmé que nous avions mis en place une base solide sur laquelle nous continuons de construire depuis. »